La place de l’imagerie médicale dans le suivi des cas de Covid-19
La crise de la Covid-19 a soulevé de nombreuses questions, notamment sur les conséquences à plus ou moins long terme de ce nouveau virus sur le système respiratoire.
L’imagerie médicale, et plus précisément le scanner thoracique, joue un rôle primordial dans le suivi des cas Covid-19. Elle est utilisée chez les patients positifs à la Covid-19 pour déceler d’éventuelles complications précoces, mais également pour évaluer l’étendue des atteintes pulmonaires et leur évolution.
Nous vous rappelons que, quelle que soit la nature et la raison de l’examen, un acte d’imagerie médicale doit toujours être prescrit en amont par un professionnel de santé. L’indication des actes de dépistage ou de suivi est donc à l’appréciation de votre médecin prescripteur, qui est seul juge de l’utilité de ces examens avec votre Radiologue.
Dans le cas de la Covid-19 : Aucun examen d’imagerie médicale n’est indiqué à des fins de dépistage de la maladie. Chez les patients sans atteinte respiratoire, le scanner thoracique n’est pas préconisé.
Indications du scanner thoracique
Sans injection
Au début de la maladie, il permet (pour les patients qui souffrent d’une insuffisance respiratoire : dyspnée, désaturation, hypoxémie) d’évaluer l’étendue de l’atteinte pulmonaire et sert d’examen de référence pour la suite du suivi.
Le scanner thoracique sans injection est indiqué à plusieurs stades de l’infection au Covid-19 et permet d’évaluer la gravité de l’atteinte pulmonaire pour mieux orienter la prise en charge du patient.
Pour ces patients, il est également indiqué de réaliser un scanner thoracique sans injection environ 1 mois après le début de la maladie pour une réévaluation de l’atteinte parenchymateuse initialement sévère.
Enfin, réalisé à intervalle de 3 à 6 mois, il permet d’évaluer les lésions résiduelles en cas d’atteinte pulmonaire initialement grave ou de symptômes respiratoires persistants.
Avec injection
Le scanner thoracique avec injection est quant à lui préconisé pour rechercher des affections pulmonaires plus sévères. Par exemple, il peut être employé en cas de :
- discordance entre des lésions minimes ou inexistantes mais avec un examen clinique qui concorde avec une embolie pulmonaire ;
- forte augmentation des D-Dimères (fragments de fibrine, principale composante des caillots sanguin) qui indique un risque fort d’embolie pulmonaire.
Indications des autres examens d’imagerie
Si aucun examen d’imagerie n’est préconisé dans le cadre du dépistage de la Covid-19, certains peuvent s’avérer utiles dans le suivi de la maladie. C’est le cas du scanner thoracique avec et sans injection comme vu plus haut, mais aussi de la radiographie du thorax et de l’échographie thoracique dans cas particulier :
La radiographie du thorax, bien que trop peu sensible pour détecter les opacités en verre dépoli, peut-être indiquée en cas de suspicion de pneumothorax et de pleurésie ou pour les patients placés en réanimation.
L’échographie thoracique est elle aussi moins précise que le scanner pour différencier la pneumopathie virale de l’atteinte bactérienne ou de l’œdème interstitiel cardiogénique et impose un contact trop prolongé avec le patient et donc un risque de contamination du médecin en charge de l’examen.
Elle permet en revanche, pour les patients en réanimation et donc non transportables, de déceler des complications de la ventilation comme un pneumothorax et d’estimer les épanchements pleuraux.