Quel devenir pour les films radiographiques ?

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Depuis quelques années, les films radiographiques sont de moins en moins utilisés en imagerie médicale du fait de la digitalisation des appareils. Mais savez-vous quelles techniques les remplacent et pourquoi ? Que faire de vos films radiographiques inutilisés ?

Nous répondons à toutes ces questions, qui illustrent les évolutions de l’imagerie médicale et de ses applications.

Les films radiographiques argentiques

Qu’est-ce que c’est ?

Le film radiographique argentique est composé de 2 éléments :

L’émulsion : mélange de sels d’argent et de gélatine, elle est la partie réactive aux rayons X et à l’exposition lumineuse sur le même principe que les appareils photos argentiques. C’est elle qui donne sa couleur noire au film radiographique : elle noircit là où le film est exposé aux rayons X et reste claire aux endroits peu ou pas exposés.

Le film : composé de plastique, il sert de support à l’émulsion dont il est recouvert en fines couches.

A quoi ça sert ?

Traditionnellement, le film argentique était utilisé comme capteur d’impression des clichés : le patient était positionné entre l’appareil de radiographie (qui émet les rayons X) et le capteur (film argentique positionné dans une « cassette »). Les rayons traversaient le corps et venaient faire plus ou moins réagir le film en fonction des zones (os, tissus, …).

Remplacés depuis quelques années par les clichés numériques, les films radiographiques argentiques restent nécessaires pour quelques examens à la demande de certains spécialistes : Mammographie, radiographies de hanches, clichés dentaires, …

Dans ces cas-là, les clichés sont réalisés numériquement puis imprimés sur film radiographique argentique pour être interprétés.

De la radiologie conventionnelle à la radiologie numérique

Au lieu d’imprimer le cliché radiographique directement sur un film argentique, les appareils modernes numérisent les images. Il existe deux techniques pour obtenir des clichés numérisés :

  • Le Computed Radiography (CR) : les radiographies sont réalisées grâce à des cassettes photostimulables qui réagissent aux rayons X.  Elles sont ensuite passées dans un lecteur spécifique permettant d’obtenir simultanément une image numérique lisible sur ordinateur et un cliché imprimé sur film argentique classique.
  • Le Capteur Plan ou Direct Radiography (DR) : il est inséré dans la table de radiologie et n’a plus besoin d’être manipulé entre chaque patient. Les images sont alors envoyées instantanément sur le système de gestion électronique des images médicales (PACS) pour être interprétées par le radiologue.

L’utilisation de ces procédés permet l’obtention d’images de meilleure qualité : elles sont 30% meilleures avec le CR et jusqu’à 55% pour le capteur plan, tout en diminuant la dose de rayons X. La numérisation des clichés implique également l’utilisation de logiciels et techniques de prévisualisation, permettant d’établir un diagnostic rapidement.

Comment recycler mes anciennes radios ?

Les films radiographiques ne peuvent être jetés à la poubelle comme des ordures classiques puisqu’ils contiennent de sels d’argent polluants pour l’environnement. C’est pourquoi il existe des organismes dédiés capables de traiter ces films dans le but de les recycler. Chez IMASUD, nous travaillons en collaboration avec l’entreprise Chastanier, basée à Fréjus, qui récupère et recycle les films radiographiques collectés au sein de nos cabinets.

Les films radiographiques sont recyclés grâce à un processus enzymatique : ils sont plongés dans des bains enzymatiques successifs (enzyme : Substance organique produite par des cellules vivantes qui facilitent et accélèrent les réactions chimiques). Ces bains permettent de séparer l’émulsion aux sels d’argents de la couche de plastique.

Le « jus » de lavage ainsi obtenu est filtré, et les boues argentifères (qui contiennent les enzymes et l’argent) sont compressées puis incinérées. Les cendres issues de l’incinération sont ensuite fondues pour obtenir l’argent pur qui repartira dans le circuit industriel.

Le traitement se fait en circuit fermé pour éviter le rejet de polluants dans le milieu naturel. Le système concentre et régénère les bains enzymatiques grâce à un évaporateur sous vide.

Si vous possédez de vieilles radiographies qui ne vous sont plus utiles, vous pouvez les rapporter dans n’importe lequel de vos cabinets IMASUD pour qu’elles puissent être recyclées. Nous conseillons aux patients de conserver leurs radiographies à vie si elles indiquent un problème (fracture, etc.). Pour les contrôles ne présentant aucune anomalie, il est préconisé de ne garder que les comptes rendus d’examens et le dernier cliché réalisé.


C’est grâce à cette transformation de la radiologie conventionnelle vers l’imagerie numérique que nous pouvons aujourd’hui proposer à nos patients de récupérer leurs résultats en ligne via le Portail IMASUD. A terme, nous espérons pouvoir réduire considérablement notre consommation de papier lors de la restitution des résultats tout comme nous avons réduit celle des films radiographiques argentiques.